Accueil des exilés

Nous vous remercions, Monsieur le Président, de solliciter notre avis sur la politique d’accueil des réfugiés. C‘est une question qui me tient particulièrement à coeur. Militant associatif de l’accueil d’exilés, ici et à Grande Synthe, j’ai constaté à quel point notre pays peut faire mieux sur cette question.

Vous verrez dans le programme de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, en https://nupes-2022.fr/le-programme/, au chapitre 8, comment notre rassemblement de la gauche et des écologistes entend «mettre en œuvre une politique migratoire humaniste et réaliste». D’abord, en finir avec les rapports inégalitaires qui maintiennent nombre de pays dans la misère et le chaos, ensuite respecter partout les droits humains fondamentaux, enfin accueillir dignement et faciliter l’intégration de celles et ceux que les aléas de l’exil ont amené jusque chez nous.

Mais votre question porte précisément sur la manière d’assurer «une réelle et effective équité d’accès aux dispositifs nouveaux mis en place sur le territoire.»

En effet, à l’occasion de l’arrivée de migrants ukrainiens, ont été récemment mis en place des mesures positives que les associations (comme la Cimade et le CAPDL) réclamaient vainement depuis des années : non-application de la convention de Dublin, autorisation de séjour immédiate, allocation financière inconditionnelle, ouverture des droits d’Assurance Maladie sans délai, autorisation de travailler. Nous le réclamons depuis des années, bien évidemment, au parlement, nous demanderons l’application de ces mesures à tous.

Un point de vigilance toutefois : les ukrainiens sont administrativement placés dans une procédure d’asile particulière dite de «Protection Temporaire». L’idée est probablement que, si la situation redevenait normale en Ukraine, cette protection cesserait et les bénéficiaires seraient invités à prendre le chemin du retour. Mais là intervient, c’est du moins ma conviction, le facteur temps : au bout de six mois, d’un an, d’un an et demi maximum, un retour peut être demandé. Mais au-delà il me paraît juste inhumain de l’exiger ; il ne saurait être que volontaire. C’est d’ailleurs une position générale que je défends : jamais d’obligation de quitter le territoire pour les gens qui ont fait leur vie ici depuis plus de deux ans !

À Lorient, le 2 juin 2022
Damien Girard et Florence Gourlay
candidat·e·s NUPÉS sur la 56-05