Protection des abeilles noires de l’île de Groix

Cette île du Morbihan abrite l’une des dernières populations d’abeilles noires encore pures en France, un patrimoine génétique primordial pour la biodiversité. Particulièrement résistante et efficace pour récolter le pollen, l’abeille noire joue un rôle essentiel pour la pollinisation et la biodiversité locale. Grâce à son isolement géographique, elle a échappé à l’hybridation et aux pratiques qui nuisent aux abeilles du continent. Plus généralement, l’île de Groix accueille une biodiversité exceptionnelle, avec 113 espèces de pollinisateurs sauvages différentes. 

Toutefois, sans protection légale renforcée, cet écosystème unique reste fragile. Un simple arrêté municipal interdit l’introduction d’abeilles non locales, mais les contrôles sont insuffisants. Ainsi, l’hybridation avec des espèces importées sur l’île menace directement la survie de l’abeille noire. 

Face à cette situation, les citoyennes et citoyens se sont mobilisés pour demander une protection efficace des pollinisateurs de Groix, avec une pétition ayant recueilli plus de 100 000 signatures. Les signataires demandent une protection juridique forte des pollinisateurs sur l’ensemble de Groix, l’interdiction effective de toute importation d’abeilles exogènes sur l’île et des pratiques d’élevage intensif. 

Par ailleurs, la loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration, reconnaît les particularités des territoires insulaires, justifiant une protection spécifique pour les pollinisateurs de Groix. 

J’ai donc déposé une question écrite à destination d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, sur les moyens envisagés pour assurer la protection de l’abeille noire et des pollinisateurs de l’île de Groix. J’ai également sollicité Pascal Bolot, préfet du Morbihan, pour la mise en place d’une protection juridique renforcée de l’ensemble des pollinisateurs de Groix.